Schwarzwald — comprenez : Forêt-Noire. Et si vous passiez une semaine dans cette région de l’Allemagne, à l’appellation si mystérieuse ? Cette année, c’est justement là-bas qu’on emmène notre fils, pour un petit périple en famille ! À votre avis, est-ce possible de partir à l’aventure avec un enfant d’un an et demi, dans cette gigantesque forêt ? Pour le savoir, il faut aller vérifier…

Après quelques recherches sur internet, nous prenons la direction du gîte Ruhbauernhof, près de la ville de Fribourg-en-Brisgau. Avec 1000€ de budget, on peut rester six nuits sur place. Première astuce lorsque l’on part en vacances avec un bébé : faire des sacs thématiques, pour s’y retrouver ! Un sac pour la nourriture, les bavoirs et les couverts, un autre avec les vêtements et les chaussures, un troisième avec les jouets et les livres, un indispensable avec les affaires pour dormir, etc.
Ça permet d’éviter aux parents de s’arracher les cheveux pour retrouver la tétine du petit. La tétine, c’est pour la nuit, donc c’est dans le sac avec les affaires pour dormir : facile !
Il ne reste plus qu’à faire les bagages des parents, et on est prêt.
En voiture, et auf geht’s! (C’est parti!)
Une journée à Auxerre sur le chemin
On a peut-être parlé allemand un peu trop vite… Pour ne pas que la route semble trop longue, la bonne idée c’est de couper le trajet en deux. Comme on est parti de banlieue Parisienne, on a choisi de s’arrêter à Auxerre. Le coin est parfait pour une petite pause ! Dans les rues de la vieille ville, l’imposante cathédrale Saint-Étienne brille dans un style gothique flamboyant. Elle domine les charmantes maisons à colombages, aux côtés de l’église Saint-Pierre et de l’abbaye Saint-Germain. La tour de l’horloge et ses alentours permettent une balade agréable. Attention, ça grimpe un peu ! Si vous voulez moins de dénivelé, vous pouvez longer l’Yonne, vous arrêter sur les ponts pour prendre des photos mémorables, et observer les noms des bateaux. Premier nom de bateau aperçu : «The boat» — parfois, il faut savoir faire simple.
Nous rêvons un peu :
— Si on avait un bateau, on l’appellerait comment ?
— «Plouf».
Voilà qui est décidé !

Côté papilles, vous pouvez faire un passage au restaurant Le Quai pour goûter le jambon à la Chablisienne et sa purée maison, ou prendre une salade «périgourdine», parce que le nom est drôle. L’Yonne coule tout près, et la terrasse extérieure donne sur la place Saint-Nicolas et sa jolie fontaine. De quoi passer un bon moment !
Arrivée en Allemagne
On est sûr que vous resteriez bien encore un peu, mais l’Allemagne n’est pas toute proche. Après une nuit à Auxerre, vous vous êtes bien reposé, et il est temps de repartir…
Bientôt, vous franchissez la frontière. Sur la route, des collines. Sur l’une d’entre elles, on a déposé un château. Les sapins, les pins et les épicéas commencent à apparaître : la Forêt-Noire se dévoile…



À votre arrivée à Ruhbauernhof, vous êtes accueilli par des chevaux. D’ailleurs, ça sent le cheval, la vache, l’âne et le mouton. Ce sont vos voisins pour la semaine. Il y a même des lamas et des alpagas ! Ruhbauernhof signifie «ferme calme», et ça correspond parfaitement au lieu. Heureusement, vous aurez le soulagement de constater que la forte odeur des animaux n’est pas présente dans les habitations…

Bon, ça y est, Bébé est couché, et nous, on se rend compte qu’on n’a rien prévu pour le dîner — Oups. Et pour ne rien arranger, on est dimanche ! — Re-oups. Alors, est-il possible de trouver à manger, le dimanche, à Fribourg-en-Brisgau ? Absolument ! On prend une flammekueche au restaurant Brennessel. L’ambiance est celle d’une vieille cantine d’école, les tables et chaises en bois ajoutent un côté chaleureux. Ici comme ailleurs en Forêt-Noire, vous serez reçu par des Allemands sympathiques. Comme Bébé dort, on prend à emporter. Sur la route du retour, de Fribourg-en-Brisgau à votre gîte, les montagnes disparaissent dans les nuages : c’est magnifique !
Première journée : Hüfingen, Ruhbauernhof et Freiburg im Breisgau
La nuit, Bébé se réveille plus souvent que d’habitude. Il n’est pas habitué à dormir dans la même chambre que nous. Heureusement, du côté des parents, le lit est d’un confort extraordinaire. Vous dormirez dans du coton !
Sans plus tarder, direction Hüfingen, une ville sans prétention, un peu plus à l’est de Fribourg. La pluie nous a obligés à rouler lentement et nous mettons un peu plus d’une heure pour arriver. Enfin sur place, on prend un brunch au Café Süßer Winkel. La formule pour deux personnes est copieuse. On a partagé avec Bébé qui s’est régalé ! Tout ça pour 31€.
On pensait voir les environs, mais il pleut à torrent, alors on doit oublier la balade digestive. Retour à Ruhbauernhof, notre ferme calme !
Une fois là-bas, nous visitons les lieux… Les vaches mangent dans l’étable. Les petits veaux ne sont pas loin, dans un enclos à part. Plus bas, deux ânes viennent nous saluer alors que des chevaux nous ignorent. Quelques poules picorent et les lamas attendent les clients (il est possible de réserver des promenades en lama et en alpaga). Bébé est ravi de sa promenade.

Pour la fin de journée, nous décidons de visiter Fribourg-en-Brisgau. Il y a un parking juste à côté du centre historique (le Schlossberg-garage). Il est plaisant de flâner par ici. Sur chaque côté des rues, l’eau coule tranquillement le long de canaux peu profonds. Les enfants y plongent de petits bateaux en bois, accrochés à des ficelles. Ils les tirent ou les laissent se faire porter par le courant — il est possible d’en acheter, on a vu des prix entre 8 et 13€. La cathédrale, en travaux, trônant au centre d’une place ensoleillée, est impressionnante. Au pied de ce colosse de pierre, un trompettiste joue de son instrument et notre fils se met à danser. Tout le monde prend des photos. Ce n’est pas bondé, on ne se marche pas dessus. Il paraît qu’il y a des files d’attente sur le mont Everest, mais ici ça va. Les tramways glissent tranquillement sur les pavés. Ce n’est pas idéal pour avancer avec une poussette, mais c’est faisable.



La pluie nous oblige à choisir un restaurant rapidement. On se réfugie dans un italien. Autant vous dire que ce soir, on ne mangera pas de spécialités de la région ! Puis, on rentre dormir. En passant devant l’étable, on n’oublie pas de souhaiter bonne nuit aux vaches. Direction le lit douillet.
Jour 2 : Au bord du lac Titisee, et les gnomes de Feldberg

Une longue rue marchande descend jusqu’au lac Titisee. C’est mignon, quoiqu’un peu touristique. Si vous voulez ramener des souvenirs à vos proches, c’est par ici ! Dans les boutiques, vous trouverez également de sublimes pendules à coucou. Vous en voulez une ? Un conseil, pensez à économiser, car les prix atteignent rapidement plusieurs centaines d’euros la pièce ! Pour ceux qui ne souhaitent pas dépenser leur salaire dans ces jolis coucous, sachez que vous pouvez naviguer en bateau sur le lac, faire un tour de grande roue ou vous installer en terrasse pour manger un morceau. Nous, on prend deux cafés, on paye 8€… Et avant de s’en aller, on achète un gros bretzel salé.

Passons maintenant à notre deuxième destination de la journée : le Feldberg ! Cette montagne culmine à 1493m de hauteur, ce qui en fait le sommet le plus haut de la Forêt-Noire ! (Nous n’irons pas aussi haut, car on préfère éviter de prendre trop d’altitude avec un bébé en bas âge.) On m’avait parlé d’une randonnée près du massif, nommée «le sentier des gnomes». Franchement, une «Forêt-Noire» et des «gnomes», on se croirait dans un conte de fée ! Ça donne envie d’aller voir…

Le chemin est une boucle de 2 km et il est parfaitement balisé — pratique. Quelques pentes sont un peu raides, mais on a une véritable randonnée dans la forêt, accessible aux plus jeunes : notre enfant est enchanté de gambader ! Il faut le porter par moment, certains passages sont envahis par les racines des arbres, mais c’est faisable, pour des parents un peu habitués à la randonnée. Restez prudent tout de même.
Les décorations du sentier s’intègrent parfaitement à la forêt : des statuettes de gnomes (décidément depuis Wroclaw on aime les gnomes sur ce blog !), des mises en scènes avec plusieurs personnages, des décors fantastiques… c’est très bien fait. Une minuscule porte en bois placée tout en bas d’un arbre donne l’impression qu’il abrite une véritable maison de gnomes ! C’est la première vraie randonnée de notre fils. Il marche, il court, il titube, il plonge la tête dans une grotte… Tout au fond, un faux renard dort. C’est un décor. Bébé se tourne vers moi et me fait «chut» avec un doigt sur la bouche. En effet, mieux vaut ne pas réveiller ce faux renard…



Cette escapade est parfaite pour les plus jeunes qui souhaiteraient découvrir la randonnée, en attendant de gravir l’Everest. Notre petit Inoxtag a adoré. Le tout pour 6€ de parking, une broutille lorsque l’on est habitué aux prix parisiens. On quitte la forêt enchantée le sourire aux lèvres, les gnomes vont nous manquer.

Jour 3 : Triberg im Schwarzwald
Matinée reposante, notre bébé dort. On bouquine, c’est bien de faire des pauses.
Et puis il faut aussi être en forme pour notre activité de l’après-midi ! On va découvrir les cascades de la ville de Triberg, qui chutent de 163m, ce qui font d’elles les plus hautes du pays !
Une fois sur place, bonne nouvelle : il y a des parkings tout près. L’accès nous coûte 16€ pour deux adultes. Plusieurs routes sont disponibles, on choisit la boucle d’une heure. Au début, ça grimpe (encore) ! Si vous devez porter Bébé, il faut le prendre en compte.
La forêt est agréable. Avec un peu de chance, vous pourrez croiser des écureuils. Soyez à l’affût !


Devant la cascade, on prend la pose, on prend quelques photos.
D’ailleurs, si vous aimez dégainer votre appareil, n’hésitez pas à arpenter les rues aux alentours, les coucous géants en devanture des vitrines sont assez spectaculaires !
En repartant, vous pouvez aussi vous arrêter pour admirer le plus grand coucou du monde. À pied, c’est un peu loin. En voiture, c’est à quelques minutes de la cascade.
Pour le repas du soir, on vous propose de retourner à Fribourg-en-Brisgau et de commander une flammekueche chez Breisgauer Flammkuchen.
Pas d’alcool, parce que pas de licence.
En parlant de ça, on n’a toujours pas goûté de bières allemandes… Mais les flammekueches sont vraiment délicieuses !
À emporter, bien sûr. (Bébé dort déjà.)

Jour 4 : Schauinsland et Freiburg im Breisgau
La ferme propose des balades avec un âne… Qui refuse d’avancer ! Bébé s’en fiche et regarde les chevaux. On l’emmène ensuite voir l’enclos des lapins, qui ont plus de succès que l’âne. C’est sympathique d’être avec un enfant dans une ferme : tout lui semble incroyable !
Ce matin, on part admirer la Forêt-Noire, et pour cela il nous faut un point de vue. À vingt minutes en voiture de la ferme, on trouve le Schauinsland, dont le sommet tutoie les 1284m de hauteur ! C’est parfait, on n’oublie pas de prendre une gourde d’eau bien fraîche, et c’est parti !
La route pour arriver permet d’admirer un paysage splendide. On se gare facilement près du Café & Restaurant Die Bergstation. On peut également y accéder en bus ou en prenant le funiculaire Schauinslandbahn. D’ici, il reste 20 min de marche pour accéder au point de vue. C’est un chemin de terre. En poussette, ça peut s’avérer difficile. Tout dépend de la taille de vos roues. Nous, on vous conseille le porte-bébé, car ça grimpe (on commence à s’habituer…).

Au sommet, vous aurez une vue splendide sur la Forêt-Noire. En plus, il y a une tour d’observation. Pour ceux qui n’en n’ont pas encore pris plein les yeux, ça vaut le coup de monter !


De retour à Fribourg-en-Brisgau, et pour vous détendre un peu, vous pouvez vous laissez tenter par la brasserie Großer Meyerhof. Ici, on goûte des plats traditionnels allemands ! Par exemple, la bratwurts : une saucisse, servie avec des pommes de terre. Nous, on y voit enfin l’occasion de boire des bières allemandes ! On opte pour une Riegeler Landbier et une Fürstenberg car elles sont brassées près d’ici. Autant boire local. Elles sont très douces, de quoi se faire plaisir sans finir la tête à l’envers (il faut garder des forces pour s’occuper du bébé). En rentrant, après l’avoir couché, vous manquerez de vous endormir dans le jacuzzi…

Jour 5 : Todtnau, et nos adieux à la forêt
C’est la dernière journée de notre voyage, pourquoi ne pas faire un tour du côté de la sympathique petite ville de Todtnau ? Au restaurant Alte Münz, trônant sous la magnifique église catholique St. Johannes der Täufer, on vous conseille une wurstsalad, une salade de saucisse (ça ressemble plus à du cervelas). Il ne faut pas avoir trop faim car ce n’est pas très copieux, mais c’est délicieux ! Le tout accompagné d’une bière brassée dans la ville, légère comme les précédentes. Et si vous avez encore une petite faim, il y a le Cafe am Rathaus, quelques rues plus loin, dans lequel on vous invite pour le dessert à déguster… Une part de Forêt-Noire ! Ce gâteau à la cerise, au cacao, au Kirsch… Vous pourrez dire que vous avez mangé une Forêt-Noire en pleine Forêt-Noire, ça vaut ce que ça vaut !

Ensuite, dirigez-vous vers la cascade de Todtnau. Et il y a plusieurs chemins pour y accéder. On vous conseille le plus direct, en se garant tout prêt du Kiosk am Wasserfall. Comptez 5€ de tickets pour deux adultes et un bébé.
C’est parfait pour atteindre facilement la cascade, mais pour les plus aventuriers d’entre vous, il y a aussi la possibilité de passer par Hängebrücke östlicher Brückenkopf, un immense pont suspendu de 450m de long, le tout à 120m de hauteur ! Plutôt impressionnant ! De quoi faire trembler même ceux qui n’ont habituellement pas peur du vide…

On profite de la balade, et de la jolie cascade. De retour au kiosque, on prend un rafraîchissement en admirant la vue.
(Pour le repas du soir, on est repassé chez Breisgauer Flammkuchen, c’est dire si on vous le recommande !)
La Forêt-Noire nous aura offert des aventures et des paysages grandioses. Nos journées ont été bien remplies, entre les randonnées, les balades en ville, les restaurants et la rencontre d’animaux en tous genres… Le jacuzzi a été la cerise sur le gâteau (je vous laisse deviner lequel!). Nous en profitons une dernière fois. Le lendemain, nous disons au revoir à tous les animaux de la ferme. Nous quittons la Forêt-Noire pour rejoindre la ville lumière.

Instagram : @les_mots_sont_de_daremo
Photos d’Auxerre par Christophe Bonnaud de lignesauto